Ajisaï inaugure un nouveau cycle romanesque de la Québécoise d’origine japonaise Aki Shimazaki, qui écrit en français. Le livre s’ouvre sur une onde tranquille, valse du quotidien de Shôta, dans la ville ancienne de Kamakura : les cours de littérature qu’il suit à l’université, son mémoire et son roman à écrire sont ensevelis par les trois emplois qui lui permettent de les financer. Assistant libraire et enseignant, il devient aussi « housesitter ».
Au regard de cette réitération de motifs, qui donne l’impression enivrante que les journées de Shôta sont les chapitres d’un livre qu’il a déjà lu, ce travail de gardien dans une maison, face à la mer, sonne comme une fugue, à l’instar de celles de Clara Schumann (1819-1896), dont il partage la passion avec Mme Oda, professeure de piano. Déflagration et interlude, la rencontre avec cette femme mariée qui s’empare de son esprit et de son corps est « un songe dans un songe » qui lui met « le cœur à l’envers ».