Louis Stettner, de New York à Saint-Ouen

A Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), dans un ancien quartier ouvrier, une maison discrète, au petit jardin planté d’un grand noyer, abrite un trésor insoupçonnable : l’ancien quartier général de Louis Stettner (1922-2016), photographe américain qui ne cessa d’osciller entre les Etats-Unis et la France, et finit sa vie là, à deux pas du célèbre marché aux puces. La chambre noire où il tirait lui-même ses photos, la maison remplie d’un bric-à-brac extraordinaire d’objets chinés ou rapportés de ses voyages, l’atelier qui abrite non seulement ses négatifs, ses tirages, ses collages, mais aussi ses textes, ses sculptures aux formes organiques et ses peintures en forme d’autoportraits grinçants, disent bien le bouillonnement artistique qui a caractérisé le personnage jusqu’à sa mort, à 93 ans.

Aujourd’hui, c’est Janet Stettner, 74 ans, sa veuve, qui veille sur ses archives, exhume des inédits et promeut son œuvre, ouvrant largement sa porte aux chercheurs. « Louis était un obsessionnel, il est né artiste, ça a forgé sa personnalité », explique cette femme vive et chaleureuse, qui rencontra son mari lors d’une panne de métro à New York, alors qu’il avait déjà 58 ans, et a plongé les pieds joints dans son univers. C’est elle qui fit longtemps bouillir la marmite grâce à son travail comme art-thérapeuthe puis comme éducatrice spécialisée. Pour les Rencontres d’Arles, elle a travaillé main dans la main avec la commissaire indépendante Virginie Chardin, qui a monté une exposition à Arles, « Le Monde de Louis Stettner », riche en tirages d’époque et en inédits. « L’idée, c’était de faire le point sur l’œuvre, au-delà des images très connues », dit cette dernière.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario