Les brèves critiques du « Monde des livres » : Anna Colin Lebedev, Bruno Fuligni, Monique Lévi-Strauss…

Deux romans, deux essais d’histoire, un d’actualité, un de féminisme, un livre d’entretiens… Voici les brèves critiques de sept ouvrages notables en cette vingt-huitième semaine de l’année.

C’est à Naples que la jeune autrice italienne Monica Acito a choisi de camper son premier roman, Uvaspina (« groseille à maquereau »). Arômes, soleil brûlant, bruit des vagues, « la plus belle ville de l’univers » (Stendhal) est ici un monde à part qui fourmille et ne s’arrête jamais. On y suit les aventures d’une famille tout aussi incandescente. Il y a d’abord le couple formé par Graziella, dite la Dépareillée, et Pasquale Riccio, un notaire – ils se sont rencontrés à un enterrement pour lequel la Dépareillée avait été engagée comme « pleureuse professionnelle ». Il y a surtout les deux enfants du couple, dont les personnalités s’opposent. Minnucia, véritable toupie, exubérante, fait preuve d’une grande férocité envers son frère, Uvaspina. Ce dernier, bien plus réservé que sa sœur, est surnommé « femminiello » (« petite fille ») à cause de son « manque de virilité ». Bientôt, il rencontrera Antonio, le pêcheur aux beaux yeux et aux mille histoires et vivra avec lui le début d’une idylle. Superbement traduit de l’italien par Laura Brignon, le roman sollicite également le regard, l’odorat et les papilles, offrant une expérience sensorielle totale. Les corps, la sexualité, la nourriture comme les paysages sont décrits avec panache. La puissance du roman tient à la verve de Monica Acito, à sa langue tantôt crue, tantôt burlesque et toujours humoristique : un mélange étrange et délicieux auquel on s’abandonne avec bonheur. Ad. Le.

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