Au Soudan, l’armée repousse à El-Fasher une attaque des paramilitaires des Forces de soutien rapide

L’armée soudanaise a repoussé samedi 12 août une offensive des Forces de soutien rapide (FSR) à El-Fasher, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) une source militaire, après que ces paramilitaires ont dit avoir pris le contrôle de plusieurs zones-clés dans cette ville de l’ouest du Soudan.

El-Fasher, seule grande ville de la vaste région du Darfour qui échappe aux FSR, est assiégée depuis plus d’un an par ces paramilitaires, en guerre contre l’armée depuis avril 2023, qui y ont intensifié leur offensive mardi soir. Selon la source militaire, l’armée, appuyée par des groupes alliés, a repris la prison de Chala et une base militaire, situées au sud-ouest de la ville, infligeant « de lourdes pertes » aux adversaires.

Dans le même temps, une source au sein des FSR a affirmé à l’AFP que leurs troupes contrôlaient entièrement, depuis vendredi, ces mêmes positions, ainsi que le marché aux bestiaux situé dans le sud d’El-Fasher. Selon Salah Issa, un habitant du quartier d’Awlad Al-Rif, dans le centre-ville, les FSR ont entrepris une offensive vendredi à partir du sud-ouest de la ville, se dirigeant vers l’aéroport. Un autre témoin, Mohieddine Abdel Rahman, a précisé à l’AFP qu’elles avaient attaqué en utilisant des mitrailleuses, et non des bombardements à l’artillerie lourde, auxquels elles ont recours habituellement.

Vendredi soir, les paramilitaires ont diffusé des vidéos montrant certains de leurs hommes revendiquant le contrôle de plusieurs endroits situés au sud-ouest de la ville. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces images de manière indépendante.

Dès mardi soir, les FSR ont intensifié leur offensive sur El-Fasher. Selon des militants locaux, la ville a été secouée par des tirs d’artillerie tout au long de la journée de mercredi. Au moins huit personnes ont été tuées pendant la nuit de mardi à mercredi au cours d’une frappe des paramilitaires visant un abri où des civils s’étaient réfugiés, d’après une source médicale.

L’AFP n’était pas en mesure de vérifier le bilan de façon indépendante, dans cette ville où les lignes téléphoniques et les connexions Internet sont très perturbées. La population d’El-Fasher ne dispose en outre que d’un accès extrêmement limité à la nourriture, à l’eau et aux soins.

Depuis la perte de la capitale, Khartoum, reprise par l’armée en mars, les FSR ont intensifié leurs attaques contre El-Fasher et les camps de déplacés qui l’entourent, où la famine a déjà été déclarée, dans le dessein de consolider leur emprise sur le Darfour. La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes et plongé une partie du pays dans la famine.

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