Si un bon génie lui accordait un vœu pour soulager son quotidien de mère solo de jumeaux âgés de 1 an ? Nadia Halouach, commerciale de 41 ans, habitante de Ris-Orangis (Essonne), répond sans hésiter : « Ce serait un moment pour souffler, une heure ou deux rien que pour moi. » Depuis la naissance de ses enfants, dont le père, « inexistant », a quitté le domicile, sa vie est millimétrée. Les journées filent, sans temps mort : déposer les petits chez l’assistante maternelle, se rendre au travail, faire le trajet en sens inverse, s’occuper des enfants jusqu’à leur coucher, se replonger quelques heures dans un dossier ou s’écrouler sur le canapé, s’endormir et recommencer le lendemain. Le moindre imprévu fragilise l’équilibre familial. « Les courses, je les fais au drive. Les loisirs, je n’en ai plus. Et quand il faut que je prenne un rendez-vous pour moi chez le médecin, c’est très compliqué », résume-t-elle.
Le récit de Mme Halouach fait écho à celui de bon nombre de parents élevant seuls leurs enfants – à 82 % des femmes. Ces modèles familiaux, naguère rares, concernent aujourd’hui une famille sur quatre, parfois davantage dans les grandes villes. Et concentrent les vulnérabilités.