Une mission d’enquête de l’ONU, qui se trouvait au Rwanda, s’est vue refuser l’entrée aux zones de la République démocratique du Congo (RDC) contrôlées par le groupe armé M23, a critiqué le Haut-Commissariat aux droits de l’homme mercredi 23 juillet.

« Le refus d’accès aux zones sous contrôle du groupe armé M23 entrave sérieusement le travail de la mission d’établissement des faits de l’ONU dans les Kivus », a dénoncé le Haut-Commissariat sur le réseau social X.

Le Haut-Commissaire, Volker Türk, « exhorte toutes les parties à coopérer » avec cette mission lancée en février par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour enquêter sur les exactions commises dans l’est de la RDC.

L’équipe se trouvait « en mission officielle au Rwanda et avait l’intention de se rendre à Goma en RDC », en vue de la publication de son rapport final en septembre, a expliqué une porte-parole du Haut-Commissariat à Genève, Liz Throssell, à l’Agence France-Presse (AFP). « Au poste frontière de Gisenyi - Goma, l’équipe s’est vue refuser l’entrée par les autorités de l’immigration nommées par le M23 - AFC [Alliance fleuve Congo], alors que l’équipe avait informé le M23 à l’avance de sa visite et de l’objet de la mission », a-t-elle indiqué.

Le projet de résolution ayant permis de lancer l’enquête de l’ONU avait été adopté sans vote le 7 février, à l’issue d’une session extraordinaire, par les quarante-sept Etats membres du Conseil.

Kinshasa avait demandé cette réunion après la prise de contrôle par le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda, de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, région riche en ressources minières. Le M23, qui s’est emparé de plusieurs villes stratégiques lors de cette offensive éclair en janvier et février, et Kinshasa ont depuis signé le 19 juillet au Qatar une déclaration de principes comprenant un engagement pour un cessez-le-feu permanent.

L’est de la RDC, où les minerais abondent, est en proie aux conflits depuis plus de trente ans. De précédents accords de paix et cessez-le-feu ont été violés ces dernières années. L’entrave à l’accès de cette région n’est pas le seul souci de l’ONU. La mission fait également face à un manque de financement qui a obligé le Haut-Commissariat à utiliser d’autres ressources disponibles, à hauteur de 1,1 million de dollars, a indiqué Mme Throssell.

Après la publication de son rapport final en septembre, la mission doit être remplacée par une commission d’enquête indépendante, le plus haut niveau d’enquête du Conseil des droits de l’homme. Compte tenu de la baisse des contributions volontaires des Etats, le Haut-Commissariat a annoncé en juin qu’il est probable que la commission ne puisse être établie qu’en 2026, a détaillé Mme Throssell.

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