Je suis d’origine géorgienne, mais je n’ai jamais vécu très longtemps au même endroit. Je suis née à Moscou, j’ai passé mes premières années en Abkhazie, terre du nord-ouest de la Géorgie contrôlée par les Russes, où j’ai perdu mon père. J’ai grandi avec les saveurs de la Mingrélie que ma mère cuisinait dans son restaurant. Même si la Géorgie est un petit pays, chaque région a sa gastronomie, ses traditions, ses vins, sa palette de goûts. La cuisine la plus riche, la plus assaisonnée et parfumée vient de Mingrélie. C’est celle qui m’a le plus marquée et influencée. Mon mari vient de Kakhétie, à l’autre extrémité du territoire, et ma cuisine est aujourd’hui un mélange de ces deux régions.

J’ai grandi à côté des fourneaux maternels, j’ai appris les gestes et les associations de saveurs avec ma mère et ma grand-mère, qui étaient toutes deux des cuisinières extraordinaires faisant tout à l’instinct. Les femmes autour de moi cuisinaient énormément, mais, dans ma famille, il fallait être médecin. C’est un statut très respecté en Géorgie, alors qu’être chef est un métier déconsidéré, méprisé. Je n’ai jamais vraiment voulu travailler en médecine, j’avais plutôt en tête de faire du business ou du management, mais je n’ai pas eu le choix.

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