Ma mère est originaire d’Alep, mais j’ai grandi à Damas, où elle a déménagé quand elle s’est mariée. Les deux villes ont des cuisines très différentes. Comme toutes les mères syriennes, la mienne cuisinait quotidiennement, des recettes d’une ville ou de l’autre. Généralement, celles d’Alep utilisent beaucoup de piment, et celles de Damas plutôt des épices douces, comme le cumin, la cannelle ou la nigelle. Autre exemple, à Alep, les courgettes farcies sont grillées et servies avec du yaourt et du riz, alors qu’à Damas elles sont cuites directement dans le yaourt.
Souvent, je favorisais les saveurs d’Alep. J’ai toujours adoré manger, goûter à plein de choses dans mon enfance, je suis devenu un foodie, mais je n’ai jamais pratiqué la cuisine quand j’étais en Syrie. Après le baccalauréat, j’ai étudié la gestion d’affaires et commencé à travailler pour une chaîne télévisée pour enfants, dans l’achat de droits audiovisuels, notamment de dessins animés étrangers. J’y suis resté douze ans.