Le Grand Slam Track (GST) se voulait un autre choix que le circuit traditionnel de l’athlétisme. Une compétition visant à « révolutionner » et « remettre sur le devant de la scène » ce sport dont le public tend à s’évaporer hors des Jeux olympiques d’été, selon les mots de son fondateur, Michael Johnson. Mais, moins d’un an après son lancement, le GST a déjà du plomb dans l’aile.

Dans un communiqué publié vendredi 15 août, l’ancien roi du sprint américain a annoncé que la « saison 2026 n’aura pas lieu », tant que les problèmes financiers auxquels fait face cette ligue privée n’auront « pas été réglés ». « La situation actuelle et l’incapacité de payer nos athlètes et nos partenaires sont un des défis les plus difficiles que j’ai eu à vivre », déclare le Texan, ancien recordman du monde du tour de piste et triple champion olympique en individuel (sur 200 m et 400 m à Atlanta en 1996 et sur 400 m à Sydney en 2000) dans le texte.

Composé de quatre meetings par an, le Grand Slam Track mettait en concurrence la crème des athlètes mondiaux – dont plusieurs sous contrat pour créer une récurrence – sur deux courses lors de chaque événement. Il proposait surtout « les plus gros prize money jamais vus dans ce sport », vantait Michael Johnson en septembre 2024.

De fait, les émoluments des engagés sont colossaux comparés aux primes traditionnellement versées dans la discipline : de 100 000 dollars (environ 92 500 euros) pour les vainqueurs à 10 000 dollars minimum pour les derniers, par meeting – dont les concours de lancers et de sauts sont exclus.

Après une étape inaugurale à Kingston, en Jamaïque début avril, le GST a fait escale en mai à Miami (Floride) puis à Philadelphie (Pennsylvanie). A chaque fois dans des stades de taille moyenne aux tribunes clairsemées. Son dernier rendez-vous, prévu à Los Angeles (Californie), du 27 au 29 juin, avait dû être annulé. « L’environnement économique a été bouleversé lors de l’année écoulée et cette décision a été prise afin d’assurer notre pérennité en tant que circuit d’athlétisme numéro un dans le monde », justifiait alors Michael Johnson.

Depuis la fin prématurée de la saison 2025, plusieurs athlètes ont fait savoir qu’ils attendaient toujours le versement de leurs primes. « Le paradoxe le plus cruel dans tout ça est que nous avions promis [qu’ils] seraient dûment et rapidement payés », reconnaît l’ex-coureur. La situation, précise-t-il, est liée à la perte d’investisseurs et des « changements de circonstances hors [du] contrôle » des organisateurs.

Pour ses débuts, le circuit a rassemblé quelques stars de la piste comme les multiples championnes olympiques américaines Sydney McLaughlin-Levrone et Gabby Thomas, mais il a été boudé par des grands noms du sprint, comme Noah Lyles, Julien Alfred et Sha’Carri Richardson.

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