Une première discussion entre des responsables de la plateforme de vidéos en direct Kick et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a eu lieu, jeudi 21 août, selon les informations du Monde, trois jours après la mort, diffusée en direct sur la plateforme, du streameur Jean Pormanove. Selon l’Arcom, « Kick a annoncé revoir l’ensemble de ses procédés en matière de modération des contenus », et travailler à des modifications de ses conditions d’utilisation.
L’entreprise, qui a confirmé au Monde la tenue d’une réunion, s’est par ailleurs « engagée auprès de l’Arcom à coopérer pleinement avec les régulateurs européens », dit l’autorité indépendante française, qui « suivra de très près la concrétisation de ces annonces ».
Raphaël Graven, connu en ligne sous le nom de Jean Pormanove, est mort lundi 18 août au cours d’un direct sur la plateforme qui durait depuis plus de deux cent quatre-vingt-dix-huit heures. Depuis des mois, dans ses livestreams, cet ancien militaire de 46 ans subissait moqueries, humiliations et sévices physiques de la part d’autres streameurs. La diffusion de sa mort a provoqué une vive émotion et soulevé de multiples questions, à la fois sur les pratiques de modération de Kick et sur l’action des régulateurs.
L’Arcom avait notamment été saisie en février par la Ligue des droits de l’homme, après la publication à la fin de 2024 d’une enquête de Mediapart, sur la situation de M. Graven. Le régulateur français a expliqué avoir cherché à identifier le représentant juridique de l’entreprise en Europe, préalable indispensable pour faire appliquer les règles européennes, sans succès. Son homologue allemand, la Bundesnetzagentur, a confirmé au Monde avoir cherché, sans y parvenir non plus, à obtenir de l’entreprise qu’elle nomme un responsable juridique. Mercredi 20 août, c’est finalement la Commission européenne qui a informé l’Arcom de « la désignation d’un représentant légal de Kick.com à Malte », sans préciser quand il avait été nommé.