L’AC Ajaccio (ACA) avait été exclu, mi-août, de toutes compétitions nationales par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le « gendarme » financier du football français, en raison de ses graves difficultés économiques. Sa liquidation judiciaire « a été prononcée mercredi [20 août] », a fait savoir, jeudi, à l’Agence France Presse (AFP) David Istria, le président du tribunal de commerce de la préfecture de Corse-du-Sud.
La société par actions simplifiée (SAS) à vocation sportive du club avait déposé, le 18 août, une demande de cessation de paiements auprès de l’instance et une audience d’une trentaine de minutes a eu lieu mercredi matin. « Le montant de la dette déclarée est de l’ordre de 13,5 millions d’euros et il y avait 65 salariés au jour de la liquidation », a expliqué à l’AFP une source judiciaire, ajoutant qu’un mandataire judiciaire avait été désigné par le tribunal.
Plusieurs signalements de Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy, ont été effectués concernant la gestion de l’ACA et une enquête est en cours, a précisé à l’AFP une autre source, proche du dossier.
Les supporteurs réunis dans l’association Collectivu Biancu è Rossu ont lancé une levée de fonds en ligne pour tenter de sauver le club et espérer repartir en National 3 (cinquième division). Selon leur page officielle sur le réseau social Facebook, « 23 000 euros » avaient été récoltés, jeudi à 11 heures.
L’AC Ajaccio avait été relégué de Ligue 2 en National en raison de graves difficultés financières, avant d’être exclu mi-août de toutes compétitions nationales « au titre de la saison 2025-2026 » par la DNCG. Créé en 1910, le club de Corse-du-Sud a remporté deux titres de champion de France de Ligue 2, en 1967 et 2002. Pensionnaire de Ligue 1 entre 2011 et 2014, il avait fait un deuxième passage, d’une saison, dans le championnat d’élite entre 2022-2023.
Cette année-là, c’est une autre équipe de la ville, le Gazélec Ajaccio, qui avait été placée en liquidation judiciaire et plusieurs de ses dirigeants ou ex-dirigeants avaient été condamnés pour fraudes sociales.
L’autre grand club de l’île de Beauté, le SC Bastia, une des sept formations française à avoir joué une finale européenne – perdue, en Coupe de l’UEFA, contre les Néerlandais du PSV Eindhoven en 1978 –, a connu les mêmes aléas en étant placé en liquidation judiciaire, il y a huit ans, avec 21 millions d’euros de dettes. Repris en août 2017 par deux entrepreneurs locaux, il a depuis remonté la pente et évolue aujourd’hui en Ligue 2.