Dans le chaos de la gare du Nord, on repère immédiatement Gianluca Grimalda à son immobilité dans la foule pressée. Chevelure rebelle poivre et sel, le cou orné de grigris ramenés de Papouasie-Nouvelle-Guinée, flanqué d’une valise ne contenant qu’une boîte de Marmite, une pâte à tartiner salée, explique-t-il, édition spéciale Elton John, le climatologue et économiste de 53 ans n’est pas du genre à se laisser emporter par le flux de nos vies globalisées. Féru de piano, il impose son tempo, et ne se déplace qu’en mobilité douce. Cet été, il sillonne l’Europe en train et en car pour présenter son livre A fuoco. Il mondo brucia, è ora di disobbedire (« en feu. Le monde brûle, il est temps de désobéir », Feltrinelli, 400 pages, 18 euros, non traduit).

Son ouvrage, tout comme le documentaire The Researcher (« le chercheur »), de Paolo Casalis (2024), qui a reçu le Prix de la meilleure œuvre de parcours éducatif au Festival du film climatique de Frome (Royaume-Uni), en mai, retrace sa carrière. L’histoire d’un chercheur prêt à avaler des dizaines de milliers de kilomètres en train, en cargo, en ferry et en stop pour revenir en Europe après une mission scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, quitte à devenir le premier salarié connu pour avoir été licencié, car il avait refusé de prendre l’avion. Gianluca Grimalda a fini par obtenir gain de cause en justice – en janvier, son employeur, l’Institut pour l’économie mondiale (IfW), en Allemagne, a été condamné à le dédommager, mais sans le réembaucher, en raison d’une « incompatibilité des convictions idéologiques des parties ».

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