Il y eut les fées, il y eut le diable. Il y eut les papetiers, puis les couteliers. Aujourd’hui, Le Creux de l’Enfer est tout entier dévolu aux artistes. Logée dans la vallée des usines de Thiers (Puy-de-Dôme), au nord de l’Auvergne, l’ancienne manufacture qui porte ce nom, emprunté au site, est devenue centre d’art contemporain en 1988. Les ouvriers l’ont désertée depuis les années 1950. Mais pas les mille légendes qu’inspirent ces gorges. La rivière Durolle les charrie ; elle coule, vive, sous le bâtiment. Bercés par son fracas, les plasticiens raffolent de ce lieu magnétique.

Dès le Moyen Age, la cité fichée sur les hauteurs du parc naturel Livradois-Forez, avec vue sur la chaîne des Puys, s’est faite industrieuse. Dans les gorges qui creusent son contrebas, 140 écluses sont édifiées, une quarantaine d’usines voient le jour. Des tanneries et des papeteries, d’abord. Une fois abandonnées par les huguenots partis en exil, elles deviennent au fil du XIXe siècle de hauts lieux de la coutellerie. Mais la force hydraulique est bientôt remplacée par l’électricité. Le travail se déplace dans les plaines. Après-guerre, la ruine gagne les manufactures.

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