Jusqu’à peu, les patients d’Aurore Baudoin-Haloche, généraliste marseillaise, ne réclamaient pas de médicament précis lorsqu’ils venaient la consulter. Mais depuis quelques semaines, cela lui arrive régulièrement avec les analogues du GLP-1 (pour hormone glucagon-like peptide-1), ces traitements contre l’obésité, commercialisés depuis octobre 2024, notamment sous l’étiquette Wegovy ou Mounjaro. Ces molécules, qui portent en elles la promesse d’une perte de poids importante, peuvent, depuis le 23 juin, être prescrites directement par les médecins généralistes.
Jusqu’alors, la prescription initiale – uniquement sur ordonnance – était réservée aux spécialistes : endocrinologues, diabétologues et nutritionnistes. « En un mois, j’ai eu beaucoup de demandes, au moins quatre ou cinq patients, ça commence à se savoir. Mais ce n’est pas un médicament que je donne en première consultation, avertit la généraliste. C’est un produit assez magique qui fait maigrir rapidement mais, s’il n’est pas accompagné d’une forte motivation pour suivre en même temps un régime et une pratique sportive, dès qu’on l’arrête, les kilos reviennent. »