Sur le papier, rien ne semble pouvoir empêcher les Anglaises de triompher lors de la Coupe du monde de rugby. Premières au classement mondial, elles ont l’avantage d’évoluer à domicile dans des enceintes que l’on promet à guichets fermés, du Stadium of Light de Sunderland – pour le match d’ouverture, vendredi 22 août, contre les Etats-Unis – au temple de Twickenham, près de Londres, théâtre de la finale, le 27 septembre.
Surtout, les Red Roses – les « roses rouges », le surnom de la sélection – n’ont plus perdu depuis le 12 novembre 2022 et la finale du dernier Mondial contre les Néo-Zélandaises. En Europe, elles dominent systématiquement leurs adversaires (seule l’équipe de France leur offre parfois du répondant) dans le Tournoi des six nations, dont elles ont remporté les sept dernières éditions, en réalisant autant de grands chelems. Le XV d’Angleterre, c’est l’ogre du rugby au féminin, qui liquéfie les jambes de ses adversaires en rentrant sur le terrain.
Qu’est-ce qui explique l’hégémonie des Red Roses ? Une question de statut, d’abord. Les internationales anglaises sont professionnelles depuis 2019, payées à 100 % par leur fédération, comme les Black Ferns (« fougères noires ») néo-zélandaises par la leur. Les 32 Bleues sont, elles aussi, sous contrat fédéral, depuis 2018, mais à 75 %. Ce qui contraint nombre d’entre elles à mener en parallèle un double projet, professionnel ou universitaire.