La 16e étape du Tour d’Espagne cycliste, perturbé quotidiennement par des manifestations propalestiniennes visant l’équipe Israel-Premier Tech, a été écourtée mardi 9 septembre, ont annoncé les organisateurs.

« En raison de manifestations qui bloquent la fin de la course, l’étape sera arrêtée à 8 kilomètres de l’arrivée initiale. Le vainqueur de l’étape et les temps pour le classement général seront pris à ce moment-là », écrit la Vuelta sur son site officiel. Le Colombien Egan Bernal a franchi en vainqueur cette ligne d’arrivée avancée.

Sur des images circulant sur les réseaux sociaux et diffusées à la télévision, des dizaines de personnes avec des drapeaux palestiniens, encerclées par les forces de l’ordre, bloquaient la route menant à l’arrivée à Mos-Castro de Herville (Galice), en scandant « Palestine vaincra ».

La Vuelta, l’une des courses majeures du cyclisme professionnel, est perturbée quotidiennement par des manifestations propalestiennes visant en particulier la formation Israel-Premier Tech. La 11e qui devait arriver à Bilbao, au Pays basque, avait également été écourtée le 3 septembre, pour les mêmes raisons, et des incidents ne cessent d’émailler la course, en dépit de mesures de sécurité renforcées.

« On ne peut pas écourter les étapes de cette façon, on ne peut pas bloquer le passage des cyclistes. C’est illégal sur le plan pénal et le plan sportif. Nous sommes des sportifs, le sport sert à rassembler », a réagi le directeur de la Vuelta, Javier Guillen. « Evidemment, c’est terrible ce qui est en train de se passer là-bas [à Gaza]. Et nous sommes tous pour la paix », a-t-il ajouté ensuite devant la presse, assurant vouloir « continuer à travailler » pour pouvoir « arriver jusqu’à Madrid ».

Contrairement à celle de Bilbao, l’étape du jour a donc vu un vainqueur : le revenant Egan Bernal, qui avait frôlé la mort en 2022 dans un accident de la route, s’est imposé devant l’Espagnol Mikel Landa. C’est la première victoire sur un Grand Tour depuis 2021 pour le coureur de l’équipe Ineos, vainqueur du Tour de France 2019.

Les deux hommes faisaient partie d’une échappée de 17 coureurs, dont 5 Français (Clément Braz Afonso, Brieuc Rolland, Rudy Molard, Louis Rouland et Victor Guernalec), partie très tôt dans l’après-midi et que le peloton a laissé filer. Le peloton, qui s’était réduit drastiquement dans les pentes de l’Alto de Prado (8,9 % de moyenne avec des rampes à près de 20 %) sous l’impulsion de l’équipe Bahrain Victorious, a terminé avec 5 minutes et 52 secondes de retard sur les deux hommes de tête.

Le classement général, toujours dominé par le Danois Jonas Vingegaard, devant le Portugais Joao Almeida, n’a pas été bouleversé, sauf pour l’Autrichien Felix Gall, qui a perdu près d’une minute sur les leaders et cède sa cinquième place à l’Italien Giulio Pellizzarri.

Plus tôt dans la journée, l’Espagnol Javier Romo, pris dans une chute provoquée par un manifestant propalestinien dimanche, a été contraint d’abandonner la course. Le coureur de l’équipe Movistar, tombé au cours de la 15e étape dimanche, avait été gêné par un homme avec un drapeau palestinien qui a trébuché en tentant de pénétrer sur la chaussée, avant d’être arrêté.

Il avait affirmé avant le départ mardi à la télévision espagnole que cet individu lui avait « gâché » sa course, estimant qu’il avait évité « une tragédie ». « Je ne suis personne pour juger les actes de ces gens, la police va s’en occuper. (…) Mais je crois que je ne suis pas celui qui doit payer pour tout ça », a-t-il regretté.

Le nouvel incident qui a marqué cette 16e étape pose de nouveau la question de la bonne tenue de la course jusqu’à l’arrivée dimanche à Madrid, dans un pays où la cause palestinienne est très populaire. Selon la presse espagnole, les organisateurs étudiaient déjà, avant cette 16e étape, la possibilité de terminer la course dès samedi, afin d’éviter des manifestations d’ampleur dans la capitale. Des informations démenties lundi par l’organisation de la Vuelta interrogée par l’Agence France-Presse.

Israel PT avait décidé samedi, avant le départ de la 14e étape, de changer de maillot en retirant toute mention du pays, « pour privilégier la sécurité » de ses coureurs et de « l’ensemble du peloton ». En dépit de plusieurs appels à se retirer de la course, l’équipe créée par le milliardaire israélo-canadien Sylvan Adams, qui ne compte qu’un seul coureur de nationalité israélienne, a assuré qu’elle irait bien jusqu’à Madrid, dernière étape de cette 80e Vuelta, dimanche.

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