Il est environ 20 h 30, jeudi 6 novembre, dans la grande salle Pierre-Boulez de la Philharmonie de Paris, lorsque l’Orchestre philharmonique d’Israël, sous la direction de Lahav Shani, entame le Concerto pour piano n° 5, dit « L’Empereur », de Ludwig van Beethoven. Une dizaine de minutes plus tard, une femme se lève, hurle « Israël assassin » et jette des tracts jaunes sur lesquels est écrit « Israël, tu joues la symphonie de ton armée génocidaire ». L’orchestre s’interrompt, la femme est évacuée de la salle, la musique reprend.
« Cinq, peut-être dix minutes plus tard, l’orchestre s’est interrompu de nouveau. J’ai vu un jeune homme brandir un fumigène depuis les gradins, il y avait des flammes, c’était impressionnant, raconte Valérie (elle a souhaité garder l’anonymat), venue assister au concert avec son fils. Ça aurait pu être très dangereux. Il y avait des cris, une ouvreuse était en pleurs, j’ai eu très peur. »
Sur des vidéos postées en ligne, on voit des spectateurs le poursuivre dans les travées pour l’intercepter et lui porter de violents coups de poing. « A trois reprises, des personnes en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre les musiciens. Les fauteurs de troubles ont été évacués, le concert a repris et s’est achevé dans le calme », a précisé, dans un communiqué, la Philharmonie de Paris, qui a décidé de porter plainte.