« La ville est encerclée par les djihadistes », témoigne Ousmane, un commerçant de Niono (centre du Mali) joint par téléphone et qui requiert l’anonymat. Ils ont des positions à moins de 5 kilomètres malgré la présence des forces armées maliennes [FAMa]. « Ils font beaucoup de va-et-vient pour parler avec les chefs religieux et les leaders communautaires, dans certaines localités ils ont même commencé à récolter la zakat [l’impôt religieux] », poursuit-il.
Attaques de positions de l’armée, incendie d’usines sucrières et de banques, enlèvement de travailleurs chinois, embargo sur le carburant… Depuis le mois de juillet, le Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), filiale locale d’Al-Qaida, multiplie les assauts à la fois dans les grandes villes du sud-ouest du pays, dont Kayes et Nioro-du-Sahel, mais aussi dans le cercle de Niono, dans la région de Ségou.
Plusieurs habitants interrogés par Le Monde décrivent un « climat de peur et d’incertitude constantes ». « Notre garbal [foire aux bestiaux] a été fermé, le carburant est très difficile à trouver et on entend régulièrement des tirs nourris, comme hier soir pendant 15 minutes », se désole Ousmane.