Le président des Etats-Unis, Donald Trump, est bien décidé à peser sur le déroulement de la Coupe du monde masculine de football, que son pays organise avec le Canada et le Mexique, du 11 juin au 19 juillet 2026. A l’occasion d’un point de presse dans le bureau Ovale, jeudi 25 septembre, il s’est ainsi dit prêt à déplacer certaines rencontres de la compétition s’il estime que les villes initialement désignées pour les accueillir ne sont pas assez sûres.
Pour illustrer son propos, Donald Trump a pris l’exemple du taux de criminalité de Chicago (Illinois), qui n’est pourtant pas une des localités hôtes du tournoi. Reste que sa sortie est loin d’être anodine, car les Etats-Unis hébergeront 78 des 104 rencontres de ce Mondial, dont la finale. Or parmi les onze villes réellement sélectionnées figurent plusieurs bastions démocrates : à l’instar de Los Angeles, San Francisco (Californie) ou encore Seattle (Washington) – avec huit matchs au programme pour la première, six pour les deux autres. « Ces villes sont dirigées par des extrémistes de gauche qui ne savent pas ce qu’ils font », a lancé le dirigeant MAGA (Make America Great Again, « rendre sa grandeur à l’Amérique »).
L’organisation de la compétition relève de la compétence de la Fédération internationale de football (FIFA), ainsi n’est-il pas certain que M. Trump ait le pouvoir de prendre unilatéralement une telle décision. Et ce, même s’il entretient des relations étroites avec le patron de l’instance, Gianni Infantino, et qu’il s’est désigné comme chef du groupe de travail de la Maison Blanche pour le Mondial. D’autant qu’à moins d’un an de l’échéance tout changement de cette nature serait un défi logistique.
A l’occasion de son point de presse, le président des Etats-Unis a par ailleurs mentionné les Jeux olympiques et paralympiques 2028, à Los Angeles, laissant entendre qu’une mesure similaire pourrait être envisagée. « Si nous estimons qu’une ville présente le moindre risque pour [l’un de ces événements], nous ne l’autoriserons pas », a-t-il insisté.
Depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier 2025, Donald Trump a déployé la garde nationale et des agents fédéraux dans la mégapole californienne et à Washington (District de Columbia), pour, dit-il, lutter contre la criminalité. Il a également déclaré qu’il prévoyait d’envoyer des troupes à Memphis (Tennessee) et Chicago.
Au mois de mars, Donald Trump s’était déjà exprimé à propos du Mondial 2026 : en pleine crise des droits de douane, il avait jugé que les tensions avec ses voisins mexicains et canadiens étaient « une bonne chose », qui « donn[ait] beaucoup plus de piquant » à l’événement.
Puis, en mai, il avait abordé la question d’une éventuelle participation de la Russie au tournoi, estimant que cela pourrait être une « incitation » à mettre un terme à la guerre en Ukraine. Depuis l’invasion à grande échelle du pays par les troupes du Kremlin, le 24 février 2022, les clubs et les sélections nationales russes ont été exclus de toutes compétitions par la FIFA et par la fédération européenne (UEFA) – ce que Donald Trump ignorait alors. Cette mise au ban est toujours en vigueur.
Les qualifications pour la Coupe du monde de football ont déjà commencé. Le tirage au sort de la phase de groupes est prévu le 5 décembre, à Washington, DC.