Il est 23 h 59, lundi 3 novembre à l’Assemblée nationale et les débats s’arrêtent. Alors que les députés auraient dû finir dans la soirée l’examen de la première partie du projet de loi de finances (PLF) 2026, pour un vote solennel le lendemain, on est encore très loin du compte : un peu plus de 2 300 amendements restent à examiner. Tant pis, les débats sur les recettes fiscales sont mis en pause jusqu’au 12 novembre, le temps d’étudier le budget de la Sécurité sociale (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale, PLFSS) à partir de mardi. Pour beaucoup de députés, ce premier échec à respecter les délais sonne comme les prémices d’un budget dont l’issue semble de plus en plus compromise, malgré les concertations en coulisse pour le sauver.
Il y a pourtant eu un effort, lundi, pour accélérer les discussions, en réduisant les prises de parole à une seule minute. Un minimum demandé par le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise, LFI), vu la lenteur des débats. Car, selon les délais constitutionnels, l’Assemblée nationale doit absolument finir l’examen complet du PLF – la partie sur les recettes, mais aussi celle sur les dépenses, qui aura également sa flopée d’amendements – d’ici au 23 novembre pour que le texte soit transmis au Sénat. « A ce rythme-là, on n’ira même pas au bout de la première partie », prévenait Eric Coquerel, en préambule des discussions de la journée, rappelant que le « principal problème » était que les débats budgétaires avaient commencé avec deux semaines de retard à la suite des rebondissements d’octobre pour la nomination d’un gouvernement.