Souvent des personnages d’autofiction se sont révoltés : dans les médias, devant des tribunaux, guidés par la colère ou le ressentiment. Mais c’est sans doute la première fois que ce type de littérature, dont Guillaume Dustan a été, avec Christine Angot, un des précurseurs à la fin des années 1990, provoque un geste d’amour pur. Ici est la grande réussite d’Un tombeau pour Dustan, que Christophe Beaux publie vingt ans après la mort de l’écrivain.

Guillaume Dustan eut une carrière brève, de la parution de son premier roman, Dans ma chambre (P.O.L, 1996), à son dernier livre, Premier essai. Chroniques du temps présent (Flammarion, 2005). Si le romancier est estimé, voire vénéré, le polémiste gay est controversé, accusé d’avoir banalisé le sexe « sans capote » en pleine épidémie de sida. Quand Christophe Beaux le rencontre, il s’appelle encore William Baranès, et Guillaume Dustan, son double scandaleux, n’existe pas encore. Le récit de cette passion entre deux étudiants gay doués et ambitieux, à la fin des années 1980, a quelque chose d’inédit, par son décor – le milieu des grandes écoles, HEC, Sciences Po et l’ENA, où l’homosexualité était alors cachée – et par l’éclairage qu’il apporte sur la jeunesse d’un écrivain, Dustan, qui n’était alors qu’un jeune bourgeois parisien.

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