Plus de 89 % des électeurs guinéens ont approuvé la nouvelle Constitution, lors d’un référendum boycotté par l’opposition, le 21 septembre.
Ce texte permet au colonel Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, en 2021, de briguer la présidence, ce qui était interdit par la charte de transition. Depuis le putsch de septembre 2021, les opposants et des organisations des droits de l’homme dénoncent une chape de plomb qui s’est abattue sur le pays : interdiction de manifester, censures médiatiques, arrestations arbitraires et répression de l’opposition.
Malgré ces dérives, la communauté internationale se limite à quelques communiqués de circonstance, sans mesures concrètes.
Benjamin Roger, journaliste au Monde, s’interroge sur le lien entre l’attentisme de « certains pays notamment les Occidentaux », enclins « à fermer les yeux sur les dérives qui sont pointées par l’opposition et par les opposants » et les perspectives économiques guinéennes. Le pays abrite la gigantesque mine de fer de Simandou, dont l’exploitation doit débuter en 2025, et figure parmi les premiers producteurs mondiaux de bauxite. Ces ressources attisent les convoitises des investisseurs étrangers, de la Chine à la France, en passant par la Russie et les Emirats.