Najib Akesbi est un économiste marocain, spécialiste des stratégies de développement, des politiques agricoles et fiscales du Maroc, ainsi que des relations euroméditerranéennes. Son dernier ouvrage, Maroc : une économie sous plafond de verre (Revue marocaine des sciences politiques et sociales, septembre 2022), dressait un état des lieux sans concessions d’un système de développement qu’il qualifie de « capitalisme de rente » et de « connivence ». Dans un entretien au Monde, il explique en quoi les choix stratégiques opérés depuis soixante ans au Maroc nourrissent le malaise social exprimé par la génération Z.

A l’origine du problème, il y a des choix stratégiques fondateurs décidés dans les années 1960 et qui sont toujours en cours. Pour résumer très schématiquement, on a d’abord fait le choix de l’économie de marché. C’était l’époque de l’affrontement idéologique entre l’Est et l’Ouest. Le Maroc s’était rangé sans complexe du côté de l’Ouest et du « monde libre ». Le postulat était : « C’est le secteur privé, et non l’Etat, qui crée des entreprises, de l’emploi et des revenus à distribuer. » Au fil des politiques d’ajustement structurel, on est donc entré dans un processus progressif de libéralisation des prix et des marchés, de privatisation, de déréglementation, de dérégulation…

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario