L’histoire retiendra que Donald Trump est indirectement responsable de la mort de plusieurs dizaines de vaches suisses envoyées ces derniers jours à l’abattoir par leurs propriétaires. A en croire IP Lait, l’interprofession de la filière laitière helvétique, la contraction des troupeaux est devenue inéluctable pour éviter un effondrement des cours alors que les excédents s’accumulent, et jusqu’à 25 000 bêtes pourraient être abattues.

Mais que vient faire le président américain dans cette affaire ? Depuis le 7 août, tous les produits suisses, sauf les médicaments et les lingots d’or usinés au Tessin, dont le sort n’est pas encore tranché, sont grevés d’une taxe de 39 %, plus du double du taux de 15 % sur lequel l’Union européenne s’est mise d’accord avec Washington.

L’effet est immédiat pour le lait : les stocks enflent en Suisse depuis qu’on en transforme beaucoup moins en gruyère AOP, le fameux fromage romand qui s’exporte dans le monde entier et qui réalisait 13 % de ses ventes aux Etats-Unis. Frappé, comme beaucoup d’autres produits suisses d’exportation – des bonbons Ricola aux montres Swatch – par les droits de douane de l’administration Trump, le fromage a quasiment perdu du jour au lendemain son marché américain – son principal rival, le comté français, n’est taxé lui qu’à 15 %. Affineur à Yverdon-les-Bains, dans le canton de Vaud, Anthony Margot reconnaît avoir « réduit la voilure, la quantité de gruyère produite et donc [son] chiffre d’affaires. Toute la filière souffre, l’impact est sérieux, mais des crises, [ils] en [ont] vu d’autres ».

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