Sur la scène défraîchie du centre culturel du Kenya, l’une des salles de spectacles de Nairobi, une enfant d’à peine 10 ans se contorsionne dans une combinaison brillante. Elle enchaîne grands écarts, roues et torsions comme si son corps n’était que du chewing-gum. La musique qui l’accompagne cesse. Une pluie d’applaudissements monte des rangs de spectateurs, des parents pour la grande majorité, dont certains sont habillés comme un jour de grande fête. « C’était extrême ! », s’enthousiasme l’animateur de la journée dans un micro qui grésille.

« Candidate suivante… » Une adolescente montée sur de hauts talons noirs, main sur la hanche, défile comme une mannequin de haute couture. Elle pirouette, sourit, se lance dans un discours : « Je veux encourager les jeunes Kényans à croire en leurs rêves. » Puis c’est au tour d’une jeune fille timide qui, au centre de la scène, se met à faire du tricot. Une autre apparaît tirant un sac-poubelle, avant de réciter une poésie sur les dangers de la pollution plastique. Au premier rang, deux juges notent scrupuleusement leurs appréciations.

En ce dimanche 23 novembre, le concours national des mini-miss et mini-mister Kenya fait salle comble. Près d’une cinquantaine de candidats sont venus de tout le pays tenter leur chance. Ils ont entre 3 et 17 ans. Des filles en grande majorité, mais quelques garçons sont aussi présents.

Le concours existe depuis 2013. Tinah Lughano, son initiatrice, en a eu l’idée, dit-elle, alors qu’elle cherchait comment améliorer la confiance en soi de sa fille de 4 ans. En découvrant l’émission de télé-réalité américaine Toddlers and Tiaras, elle décide d’importer le concept au Kenya. « Ici, il y a deux profils de participants : les pères et mères qui poussent leurs enfants et les enfants qui sont passionnés par la danse, le mannequinat et le talent », explique-t-elle.

Beaucoup de parents kényans voient dans le concours un possible avenir pour leur progéniture. Grace Mdinda, 33 ans, est venue avec Rayan, son fils de 11 ans, depuis la ville de Nakuru, à trois heures de Nairobi. « Mon garçon était introverti. Il jouait aux jeux vidéo et aux échecs et détestait le sport. Un jour, il nous a demandé à faire du mannequinat. J’ai été très surprise, mais c’est une bonne chose. Il a gagné en confiance en lui et n’a plus de soucis pour se faire des amis. »

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