Denis Charbit est professeur de science politique à l’Université ouverte d’Israël. Il est l’auteur de nombreux livres sur l’Etat hébreu et le sionisme. Son prochain ouvrage, Yitzhak Rabin, la paix assassinée ? (JC Lattès, 128 pages, 9,90 euros), paraîtra le 29 octobre.
« Plan de paix » est un bien grand mot. C’est une déclaration constituée de 20 principes, bien plus audacieuse que celle d’Oslo en 1993. Il faut saluer le fait que l’on a distingué l’humanitaire du politique et admis que l’urgence et la priorité étaient la fin de la guerre et la libération des otages. La revendication de la société israélienne a été entendue : les otages ont tous été libérés le même jour, le 13 octobre. Le grand absent de ce plan reste la Cisjordanie. Il y a une autre ombre au tableau : nous savons tous que ce n’est pas à la détermination de Benyamin Nétanyahou [le premier ministre israélien] que nous devons le retour des otages dans leur foyer, mais à Donald Trump. Que penser de ce paradoxe qui a éclaté au grand jour : nous sommes un pays souverain, mais c’est notre allié qui – heureusement – a fait plier notre gouvernement ?