Le chien halète un peu, truffe plaquée au sol, furetant entre les palettes entreposées dans le grand hangar. L’opération de contrôle du chargement de la barge qui quittera le port en début de matinée pour ravitailler la Désirade est peu commune : ici, on ne cherche pas de drogue ou des armes, mais des iguanes communs. Car cette île de l’archipel de Guadeloupe, située à l’est de l’île principale, est l’un des derniers espaces où l’iguane endémique des petites Antilles, Iguana delicatissima, est présent, avec l’atoll de Petite-Terre, à quelques encablures.

Dans tout le reste du territoire, et plus largement, dans la Caraïbe, le gros lézard est hybridé et remplacé par l’iguane commun, plus imposant et à la peau rayée, originaire d’Amérique centrale et du Sud, et considéré comme envahissant en Guadeloupe. « Avant notre intervention, le contrôle de la barge se faisait par des humains : c’était plus fastidieux, ça ralentissait pas mal le travail du transporteur, d’autant qu’il fallait parfois ouvrir des palettes suremballées », raconte Matt Soussaintjean, directeur des innovations du centre d’éducation canin qui pilote ce projet de détection de l’iguane commun. Sous le contrôle d’un dresseur, Udyr, le jeune malinois de 19 mois tenu en laisse, gambade un peu partout. « Il doit se défouler un peu avant de se lancer dans le pistage : c’est un travail qui, pour un animal, demande beaucoup de concentration, surtout pour un jeune chien comme lui », sourit M. Soussaintjean.

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