Sur les murs de l’école, les adinkras, symboles séculaires des Ashanti du Ghana, brillent de leurs teintes éclatantes. Il y a le dwennimmen, cornes de bélier figurant la force ; la fougère aya, pour la persévérance ; ou les épées de l’akofena, pour la bravoure. Plus loin, une fresque donne à voir une main noire, grande ouverte, ornée de couleurs panafricaines – rouge, vert, jaune et noir. « Le portrait de notre histoire », indique la légende.
Et pourtant, 5 000 kilomètres séparent ce lieu, Santo Isidoro, du golfe de Guinée, en Afrique. La localité se niche au cœur de la vallée du rio Jequitinhonha, dans le nord de l’Etat brésilien du Minas Gerais. Rattaché à la ville voisine de Berilo, le bourg compte environ 800 habitants, logés dans de petites maisons cubiques autour d’une église couleur savane. Mais Santo Isidoro n’est pas un village comme les autres : c’est un quilombo, une communauté fondée par des esclaves fugitifs et habitée par leurs descendants.