« Bonne chance George, je te souhaite une belle vie ! » C’est par ces mots publiés sur son réseau, Truth Social, que Donald Trump a salué le retour à la liberté de George Santos. Ce dernier, ex-élu républicain au Congrès américain, condamné pour plusieurs délits financiers, a vu sa peine commuée vendredi 17 octobre par le président des Etats-Unis.

Accusé de s’être servi illégalement des identités et données financières personnelles de donateurs de sa campagne pour leur subtiliser des fonds, l’ancien représentant de 37 ans avait plaidé coupable et été condamné à sept ans de prison au mois d’avril. Il avait commencé à purger sa peine en juillet.

« George Santos était en quelque sorte un “voyou”, mais il y a beaucoup de voyous dans notre pays qui ne sont pas contraints de purger sept ans de prison », a justifié Donald Trump dans son message sur Truth Social. Il « a passé de longues périodes à l’isolement et selon tous les témoignages il a été traité de façon épouvantable. C’est pourquoi je viens de signer une commutation de peine libérant George Santos de prison IMMÉDIATEMENT », poursuit le dirigeant républicain.

George Santos a quitté l’établissement pénitentiaire du New Jersey où il était incarcéré et est « en route pour chez lui », a déclaré vendredi soir à l’Agence France-Presse son avocat, Joseph Murray.

Durant son séjour derrière les barreaux, George Santos a écrit de façon régulière des billets dans un journal local de Long Island, dans lesquels il se plaignait principalement des conditions de détention. Dans sa dernière lettre, il avait plaidé directement auprès de Donald Trump, mettant en avant sa fidélité au président et au Parti républicain.

« Monsieur, je fais appel à votre sens de la justice et de l’humanité, ces mêmes qualités qui ont inspiré des millions d’Américains à croire en vous », a-t-il écrit dans le South Shore Press le 13 octobre. « Je vous demande humblement de prendre en considération la douleur et les difficultés inhabituelles de ce contexte et de m’accorder l’opportunité de retrouver ma famille, mes amis et ma communauté », ajoutait-il.

Avant d’être rattrapé par la justice, George Santos était devenu célèbre quand le New York Times avait révélé une série de mensonges dans son CV et ses messages de campagne, peu après son élection à la Chambre des représentants en 2022 comme élu de l’Etat de New York.

Plus tard, un rapport de la commission d’éthique de la Chambre des représentants l’accusait d’avoir « gravement discrédité » l’institution en détournant l’argent de donateurs pour des achats de luxe, des dépenses dans un casino, des traitements cosmétiques ou des paiements en ligne. En décembre 2023, des élus républicains et démocrates avaient voté pour le destituer et l’évincer de la Chambre.

La commutation de la peine de M. Santos est le dernier acte de clémence médiatisé de Donald Trump en faveur d’anciens politiciens républicains depuis son retour de la Maison Blanche en janvier. Fin mai, le président a gracié l’ancien élu Michael Grimm, un républicain new-yorkais qui avait plaidé coupable en 2014 d’avoir sous-déclaré des salaires et des revenus dans un restaurant qu’il tenait à Manhattan. Il a également gracié l’ancien gouverneur du Connecticut John Rowland, dont la carrière politique prometteuse a été bouleversée par un scandale de corruption et deux passages en prison fédérale.

Mais en accordant sa clémence à George Santos, Donald Trump a pris fait et cause pour une personnalité qui a suscité le mépris au sein de son propre parti. Devenu le premier républicain ouvertement gay élu au Congrès en 2022, il a exercé ses fonctions durant moins d’un an, révélant qu’il avait inventé une grande partie de l’histoire de sa vie.

Durant sa campagne, il avait affirmé être un consultant en affaires prospère, jouissant d’une solide réputation à Wall Street et d’un portefeuille immobilier important. Mais lorsque son CV a été examiné de près, il a finalement admis n’avoir jamais été diplômé de Baruch College, une université new-yorkaise. Il n’avait jamais travaillé non plus pour Citigroup et Goldman Sachs, comme il l’avait affirmé.

George Santos avait également prétendu être juif, avant de démentir, insistant sur le fait qu’il voulait dire par là qu’il était « quasiment juif », car la famille de sa mère était d’origine juive, même s’il avait été élevé dans la religion catholique.

Recomendar A Un Amigo
  • gplus
  • pinterest
Commentarios
No hay comentarios por el momento

Tu comentario