C’est vers l’âge de 14 ans que Gabrielle (tous les prénoms de cet article ont été changés) commence à s’inquiéter de la forme de son sexe. Elle constate que ses petites lèvres, jusque-là dissimulées par les grandes lèvres, se sont progressivement allongées, au point de « dépasser d’environ 3 centimètres de ces dernières », détaille-t-elle. Aujourd’hui âgée de 53 ans, cette avocate confie avoir été obsédée par ce qu’elle vivait « comme une difformité ». « Cela a vraiment pollué mon adolescence, se souvient-elle, d’autant que je n’avais personne à qui en parler. Je me voyais mal discuter de ma vulve avec ma mère, avec qui mes relations étaient conflictuelles. Je n’osais pas non plus en parler à mes meilleures amies. En fait, j’avais honte. Comme l’impression d’avoir un sexe monstrueux. »

Des femmes complexées par leur anatomie intime, la docteure Sophie Berville en reçoit plusieurs dizaines par an dans son cabinet parisien. « A la puberté, la zone génitale se modifie, décrypte la chirurgienne gynécologue spécialisée dans les pathologies vulvaires. Chez certaines jeunes filles, les petites lèvres deviennent proéminentes, chez d’autres non – de la même manière que les seins se développent plus ou moins. Certaines adolescentes vivent mal cette transformation, car leur vulve leur semble éloignée des représentations stéréotypées que l’on en a, notamment dans l’art : un sexe fermé, avec les petites lèvres en dedans. »

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