C’est un son que l’on n’entendra bientôt plus. Il reste encore six Grands Prix à disputer en 2025, dont celui des Etats-Unis, à Austin (Texas), dimanche 19 octobre, avant que le bruit du moteur Renault disparaisse des circuits de formule 1 (F1). La saison prochaine, les voitures Alpine – l’écurie du constructeur français – seront équipées d’une unité de propulsion élaborée par Mercedes. La fin d’une époque et d’une épopée de près d’un demi-siècle, commencée sous les quolibets des Anglais, mais aussi jallonée de succès.
Il faut dire que les premiers tours de piste de la firme au losange furent loin d’être une réussite. Entre 1977 et 1978, ses monoplaces terminent la plupart des courses dans un nuage de fumée, moteur cassé. La presse britannique s’en donne à cœur joie : la RS01 est surnommée « The yellow teapot » (la théière jaune).
Nouvelle venue en F1, l’écurie Renault a fait un pari audacieux : le turbo. Sur le papier, l’idée est séduisante : le turbocompresseur récupère une partie de l’énergie des gaz d’échappement afin de comprimer l’air alimentant le moteur pour doper son rendement. Seulement voilà, le dispositif est si puissant que les transmissions, soupapes et autres pistons, cèdent sous la pression. Autre problème, la voiture se révèle extrêmement difficile à conduire. A la fin des années 1970, les boîtes de vitesses sont encore manuelles et le délai de réponse du turbo, proche de deux secondes, oblige les pilotes à anticiper en permanence. Au volant, Jean-Pierre Jabouille et René Arnoux sont contraints à des miracles.