L’entrée s’avère aussi réglementée que celle d’une boîte de nuit ultrasélect. Il faut amadouer un cerbère, prouver que l’on a bien un rendez-vous pour accéder à l’immense salle où travaillent les agents littéraires, dans le hall 6 de la Foire internationale du livre de Francfort (Hesse), qui s’est ouverte lundi 13 octobre et s’achève dimanche. Autour de centaines de petites tables blanches bien alignées, des contrats de cession de droits étrangers se négocient du matin au soir. Parfois après de folles enchères. L’autre quartier général des agents se situe dans un hôtel huppé, le Steigenberger Frankfurter Hof, à deux pas de la maison natale de Goethe. Le gratin mondial de l’édition s’y presse et doit s’y montrer.

Pratiqué depuis des décennies aux Etats-Unis, le métier d’agent littéraire – qui consiste à défendre les intérêts des auteurs et à intervenir comme intermédiaire entre ces derniers et les éditeurs – s’est implanté doucement dans l’Hexagone ces dernières années. Non sans heurts, puisque bien des éditeurs les voient toujours comme des concurrents. La dernière étude officielle du secteur date de… 2010. Confiée à l’éditrice Juliette Joste, cette enquête, « L’agent littéraire en France, réalités et perspectives », réalisée pour le compte de l’Observatoire du livre, livrait un constat franc et cru. « Usurier, chacal, parasite, amant adultère : l’agent littéraire se voit souvent affublé de qualificatifs peu amènes », écrivait-elle, en essayant de comprendre pourquoi cette profession était si diabolisée par les uns et fascinait les autres.

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