On ne l’avait plus vue sur les praticables depuis l’automne 2021. Angelina Melnikova venait de terminer une saison extraordinaire, au cours de laquelle elle avait offert l’or au Comité olympique russe lors du concours général par équipes des Jeux de Tokyo, avant de devenir la première gymnaste non américaine à s’adjuger la couronne mondiale en individuel depuis sa compatriote Aliya Mustafina, en 2010.
Si son règne a tourné court, c’est parce qu’Angelina Melnikova, à l’instar des autres sportifs de son pays, a été exclue de toutes les compétitions par la Fédération internationale de gymnastique (FIG), du fait de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par les troupes du Kremlin, le 24 février 2022. Près de quatre ans plus tard, la native de Voronej (ouest de la Russie) est de retour. Elle est même la figure de proue des « athlètes individuels neutres » (AIN) engagés dans les championnats du monde, qui commencent, dimanche 19 octobre, à Djakarta, en Indonésie.
Angelina Melnikova a déjà eu l’occasion de se jauger lors d’un événement officiel. C’était à la mi-septembre, au Challenge de Paris, une manche de la Coupe du monde. Résultat : l’or à la poutre et l’argent au sol, performances accueillies par les applaudissements nourris du public français. Mais ce n’est pas la seule raison pour laquelle la jeune femme de 25 ans a fait parler d’elle : sa présence à l’Accor Arena avait conduit au désistement de la délégation ukrainienne.