Depuis deux mois, le Rassemblement national (RN) brasse des milliards. Le parti d’extrême droite, qui se dit converti à l’orthodoxie, assure pouvoir trouver des dizaines de milliards d’euros d’économies dans le budget de l’Etat. Il n’y aurait qu’à se baisser, à en croire ses porte-parole, pour trouver des ressources à même de financer le programme de relance de l’économie du RN, lui-même très coûteux.

Au début du mois de septembre, le président du parti, Jordan Bardella, a donné un chiffre dans une lettre aux entrepreneurs, objets de toutes ses attentions : 100 milliards d’euros. Depuis, Le Monde a sollicité à plusieurs reprises le RN pour comprendre comment ce montant pouvait être atteint. Sans succès. Cette promesse, à un horizon de cinq ans, relève pour l’heure davantage du vœu pieux.

Confronté à la synthèse des chiffres partagés petit à petit par le RN, son groupe parlementaire a toutefois accepté de détailler un peu plus l’état des réflexions budgétaires qui constituent la matrice du programme du parti en cas d’élections législatives anticipées et pour la présidentielle de 2027. Il ressort de ces éléments que le RN surestime très probablement la portée de ses mesures, dont certaines contreviennent en outre à la Constitution ou aux règles de l’Union européenne (UE), et que l’objectif de passer sous la barre des 3 % de déficit nécessiterait une croissance spectaculaire, ou de nouveaux choix : des économies supplémentaires, le désinvestissement dans les services publics ou l’abandon des promesses en termes de baisses d’impôts et de régime des retraites.

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