Le shutdown aux Etats-Unis ressemble de plus en plus à une partie de poker où les deux adversaires, démocrates et républicains, sont persuadés d’avoir la meilleure main. La paralysie de l’administration américaine, dont les effets commencent à se faire durement ressentir avec le chômage partiel de près de 700 000 agents fédéraux, est entré dans sa troisième semaine. Et si une voie de sortie commence à se dessiner, aucun des deux camps ne paraît vouloir s’y engager le premier.
Un nouveau tour de scrutin a échoué au Sénat, vendredi 17 octobre. Il s’agissait de la dixième tentative depuis le début du blocage, le 1er octobre, et aucune ligne n’a bougé. Les républicains, qui détiennent la majorité avec 53 sièges contre 47, doivent convaincre une poignée de démocrates pour parvenir à la barre des 60 votes nécessaires à la validation du texte d’attribution des crédits budgétaires. Sans vote, le gouvernement est obligé de réduire considérablement ses activités : seuls les travailleurs considérés comme indispensables poursuivent leur mission, sans être payés.
Les démocrates, réduits au rôle de faire-valoir depuis le retour de Donald Trump au pouvoir, entendent utiliser à fond leur seule carte. En échange de leurs votes, ils exigent la prolongation de subventions, votées sous Joe Biden, en faveur d’un élargissement de l’Obamacare, la couverture santé des plus précaires. Cette mesure, qui coûterait plusieurs centaines de milliards de dollars sur les dix prochaines années, est censée prendre fin en décembre.