Pour enregistrer son premier album, Queen, Maureen s’y est reprise à plusieurs fois. Il était prévu en 2024, mais elle a tout remis à plat et fait le tri dans son entourage. Elle s’est, de plus, attachée à quelques principes : présenter toutes les sonorités antillaises contemporaines et chanter aussi bien en français qu’en créole, « passant de l’un à l’autre au feeling », dit-elle. C’est aussi pour elle l’assurance qu’on n’oublie pas que son shatta vient de Martinique, et qu’il ne perde pas son identité, de sa saveur, en voyageant et en étant adopté par d’autres pays. C’est la plus grande angoisse des artistes martiniquais, se voir dépossédés de leur musique, et Maureen d’ajouter, un peu chauvine : « Quand il y a des soirées shatta, il faudrait qu’il y ait au minimum un ou deux DJ de chez nous. »
Elle commence d’ailleurs son disque par un chaleureux Welcome to Shatta Land, dans les règles de l’art produit par Walshy Fire. Elle confronte cette rythmique aussi au dancehall du Jamaïcain Konshens. Dans le refrain de cet Emoji Pêche, elle reprend d’ailleurs à son compte les textes de Natoxie et TKD sur Applaudissement et semble leur répondre plus franchement : « Clap Clap, applaudis avec les fesses. » Avant de décocher : « Il regrette amèrement, maintenant c’est la honte de son département. » Le morceau risque d’être l’un de ses nouveaux hits.