Au Maroc, les visages d’une jeunesse en colère : « On ne demande pas la lune, seulement des droits élémentaires »

Depuis le 27 septembre, une partie de la jeunesse marocaine a exprimé sa colère dans la rue. Les rassemblements étaient quotidiens, ils sont désormais épisodiques, traduisant l’essoufflement d’un mouvement en partie brisé par la répression policière et judiciaire. Plus de 600 manifestants ou sympathisants sont en prison, certains ayant écopé de cinq ans ferme pour le simple fait d’avoir appelé à manifester. La crainte d’un embrasement, que le collectif GenZ?212 (212 étant l’indicatif du Maroc) veut à tout prix éviter, a aussi douché l’enthousiasme des premiers jours : au pic des débordements, dans la nuit du 1er?au 2 octobre, trois jeunes ont été tués par des gendarmes.

Près de 70 % des protestataires sont des mineurs, selon le ministère de l’intérieur, mais leurs revendications (de meilleurs services publics d’éducation et de santé) sont celles de toute la population, excédée par les défaillances des hôpitaux et du système éducatif. Déjà écrasées par la cherté de la vie, les classes populaires et moyennes doivent emprunter pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées ou se soigner dans des cliniques à but lucratif.

Frappés de plein fouet par le décrochage scolaire, le chômage et les inégalités, les 15-30 ans sont les premières victimes de cette majorité qui s’estime abandonnée. En faisant entendre leur voix, ils jettent une lumière crue sur un « Maroc à deux vitesses » contre lequel le roi Mohammed VI s’était élevé, lors de son dernier discours du trône, le 29 juillet. Mais l’adresse royale a beau être écoutée, le constat se répète.

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