Moins de deux mois après avoir été contraint par la justice à ne plus attacher la particule « de La Pagerie » à son nom de famille, Emmanuel Taché, député Rassemblement national (RN) de la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, était convoqué, mercredi 5 novembre, devant le conseil de prud’hommes de Marseille. Cette fois, ce n’est pas une grande famille nobiliaire qui lui demande des comptes mais son ancien salarié, Nicolas Tellier, 43 ans, fidèle militant du parti lepéniste depuis sa majorité.
Congédié par le parlementaire à l’occasion de la dissolution de l’Assemblée nationale, en juin 2024, cet ancien pompier, toujours encarté au RN, lui réclame un total de près de 250 000 euros d’indemnités diverses. A la barre, son défenseur, Me Serge Tavitian, a déroulé l’ensemble des griefs du plaignant : des centaines d’heures supplémentaires non payées, des frais kilométriques ou de péages non remboursés, des horaires de travail « jamais respectés », l’utilisation, sans contrepartie, de sa voiture personnelle pendant une année. Et, en priorité, un contrat de travail à durée indéterminée de « collaborateur parlementaire à mi-temps », signé en août 2022, qui, selon l’avocat, est un « contrat de mauvaise foi », car il ne correspondait pas à la véritable fonction de M. Tellier et n’aurait pas dû être rompu avec la dissolution.