Alors que le budget arrive dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, vendredi 24 octobre après-midi, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a lancé un ultimatum au gouvernement. Interrogé sur BFM-TV, M. Faure a prévenu que « s’il n’y [avait] pas d’évolution sensible d’ici à lundi » sur le projet de loi de finances (PLF), concernant notamment la taxation des ultrariches, « ce serait terminé ». Invité à préciser si cela signifiait qu’il ne voterait pas le budget et censurerait le gouvernement, le patron des socialistes a répondu : « Vous avez bien compris. »

Il a dénoncé « toutes ces séries d’horreurs » qu’il faut retirer du projet du gouvernement, citant« l’abattement [fiscal] sur les retraités », « le gel des pensions de retraite », « le gel des prestations sociales ».

« Si on arrive à trouver entre 15 et 20 milliards d’euros de recettes supplémentaires, nous avons là les moyens de corriger la copie » du gouvernement, a-t-il continué; « pour l’instant, on est très loin du compte ». « Il y a une discussion qui va être difficile, que nous mènerons ardemment, et nous ferons en sorte de nous faire entendre », a-t-il ajouté.

« Il faut taper sur les Gafam [Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft], il faut taper sur les ultrariches, il faut taper sur les superhéritages », a insisté le premier secrétaire du PS. Il a pris l’exemple du milliardaire français Bernard Arnault, dont la fortune a bondi la semaine dernière de 16 milliards d’euros en une seule journée.

Jeudi, dans une interview publiée dans Le Parisien, le président du groupe Socialistes et apparentés à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud, a également réclamé plus de « justice fiscale ». « Si le bloc central n’est pas capable de voter la taxe Zucman (…), s’il n’est pas capable de voter l’ISF [impôt sur la fortune] sur les milliardaires (…), s’il n’est pas capable de justice fiscale, je ne suis pas sûr qu’il sera possible de discuter de la suite. Le débat budgétaire s’arrêtera très vite », a fait savoir M. Vallaud. « Nous nous sommes réservé la possibilité de sanctionner à tout moment », a-t-il complété.

Joint jeudi par l’Agence France-Presse, le chef de file du PS sur le budget, Philippe Brun, a déclaré : « Les macronistes ont quarante-huit heures pour dire les concessions qu’ils sont prêts à nous accorder. (…) Si nous ne votons pas la première partie, alors il n’y aura pas de budget. »

Les propositions de la gauche en faveur de la taxation des plus fortunés, au premier rang desquels un amendement sur la taxe Zucman sur les ultrariches, seront normalement examinées samedi. Le gouvernement propose, lui, une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins 5 millions d’euros d’actifs, mais qui ne satisfait pas le PS, et est critiquée jusque dans son camp.

Le sort du gouvernement repose sur le PS, qui n’a pas voté, le 16 octobre, la motion de censure déposée par La France insoumise, en échange d’engagements sur la justice fiscale, le pouvoir d’achat, le renoncement au 49.3 et la suspension de la réforme des retraites.

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