Une déferlante de témoignages culpabilisants. C’est ce à quoi ont abouti les recherches de Masha (qui n’a pas donné son nom) quand elle a décidé d’avorter, en juin. Ce jour-là, la créatrice de contenus sur la sexualité âgée de 27 ans est sûre de son choix, mais elle veut trouver des témoignages de personnes vivant peu ou prou ce qu’elle-même est en train de vivre. « Je savais qu’une femme sur trois avortait en France, mais je me suis rendu compte que je n’avais aucune représentation d’avortement à laquelle je pouvais m’identifier, aucun modèle auquel me raccrocher », explique-t-elle.
Sidérée par le nombre de posts hostiles à l’avortement que ses réseaux sociaux suggèrent sous sa recherche, la Nîmoise décide donc de se filmer, racontant son IVG médicamenteuse jour après jour sous la forme d’un vlog, vidéo qu’elle publie sur profil Instagram, trois semaines plus tard. Le lendemain de l’ingestion du premier comprimé – une IVG médicamenteuse consistant à prendre successivement deux médicaments, l’un pour interrompre la grossesse, l’autre pour expulser l’embryon –, on l’y voit ainsi témoigner sans fard : « Je suis très très fatiguée et je ne m’attendais pas à saigner aujourd’hui. »