Environ trois cents personnes migrantes ont été évacuées, mercredi 5 novembre au matin, des campements où elles dormaient entre les stations de métro Jaurès, Stalingrad et Porte de la Chapelle à Paris, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), ce qu’a confirmé en fin de journée une source policière.

Trois cars à destination de Bourges, Besançon et Toulouse avaient été mobilisés pour transporter les volontaires vers des hébergements temporaires. L’évacuation s’est déroulée dans le calme en présence d’un important dispositif policier et d’agents de la préfecture d’Ile-de-France et de la Ville de Paris.

« Environ trois cents personnes, issues majoritairement d’Afghanistan et de la Corne africaine, ont été recensées », a fait savoir une source policière à l’AFP. Ce sont 221 migrants qui ont été pris en charge, à destination de la province ou de l’Ile-de-France et 50 personnes, qui ont refusé toute assistance, ont été éloignées, selon cette source.

Alors que plusieurs personnes sont venues dans l’espoir d’être relogées, des occupants du campement étaient déjà partis avant le début de l’opération, refusant de quitter Paris. C’est le cas de May, 33 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom. Cette Soudanaise en situation régulière dort depuis deux semaines dans l’aéroport Charles-de-Gaulle avec sa fille de 11 ans. « On doit rester à Paris parce que ma fille va à l’école, et moi je cherche du travail », a expliqué cette réfugiée à l’AFP.

Les sans-abri, majoritairement des jeunes hommes et quelques familles, ont attendu plusieurs heures, orientés par des membres des associations Médecins du monde, Utopia 56 et France terre d’asile. Trois bus supplémentaires avaient été mobilisés pour transporter vers des hébergements en Ile-de-France les personnes munies d’un contrat de travail dans la région.

Ali, un Afghan de 23 ans en situation régulière vivant sur le campement depuis un mois, espère monter dans un de ces bus : « Je ne peux pas quitter Paris, j’ai un travail ici », a-t-il expliqué. Malgré son emploi de gardien, ses démarches pour trouver un logement n’aboutissent pas : « J’ai vraiment besoin d’un logement, c’est pas possible de vivre comme ça », s’est-il indigné.

L’association Médecins du monde a constaté que des tentes s’étaient déjà réinstallées Porte de la Chapelle à midi. « On estime que 150 personnes sont restées sans solution », a fait savoir Paul Alauzy, porte-parole de l’association. « On est proche de la 500e opération similaire depuis 2015, et ça ne fonctionne pas. Il y a des campements ici depuis 2022. Les gens continuent à vivre dans des conditions indignes », a-t-il regretté.

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