Le lendemain de l’annonce de la réélection du président ivoirien Alassane Ouattara pour un quatrième mandat consécutif, Damana Pickass, l’un des plus hauts cadres de l’opposition, a été arrêté par la police le 4 novembre en banlieue d’Abidjan. Vice-président du Parti des peuples africains - Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition) de l’ancien président Laurent Gbagbo, il se savait dans le viseur de la justice ivoirienne et, dans les rangs de l’opposition, cela fait craindre que d’autres arrestations s’ensuivent.
« On a tous peur d’être le suivant sur la liste du procureur, admet un cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) sous couvert d’anonymat. Non seulement on est sous la menace d’une arrestation mais, en cas d’inculpation, on risque aussi d’être inéligible » à moins de deux mois des élections législatives du 27 décembre.
« On s’y attendait, réagit auprès du Monde l’avocat de Damana Pickass, Me Sylvain Tapi. Ces dernières semaines, il avait été convoqué à la préfecture de police et il avait même reçu l’ordre de ne pas sortir du district d’Abidjan. » La dernière apparition publique de Damana Pickass remonte au 15 octobre, quatre jours après la marche de l’opposition du 11 octobre, interdite par la préfecture d’Abidjan et violemment réprimée par les forces de sécurité.