Acil Charara, 13 ans, dort dans sa chambre à l’hôpital de l’université américaine de Beyrouth. Grièvement blessée par une frappe israélienne en septembre, dans le sud du Liban, l’adolescente est une survivante. Elle est sortie des soins intensifs où elle avait passé plusieurs semaines inconsciente. Son bras gauche est cassé. Un drap blanc recouvre ses jambes : elle a échappé à l’amputation de l’une d’elles. Acil commence à peine à vivre avec un deuil terrassant : elle a appris, quelques jours auparavant, que son père, Chadi, son frère et ses sœurs avaient été tués dans la même attaque.
Tous quatre ont été inhumés à Bint Jbeil, le village d’origine de cette famille chiite. Amani Bazzi Charara, la mère, âgée de 33 ans, elle aussi blessée lors du bombardement, a voulu que la tombe de son mari soit placée entre celle de leur fille cadette, Celine, qui avait 10 ans, et la sépulture commune de leur fille Silane et de leur fils, Hadi, des jumeaux de 19 mois.
Depuis l’enterrement, Amani ne s’est plus rendue à Bint Jbeil. Entourée par ses parents, Sami et Fadia Bazzi, elle passe ses journées au chevet d’Acil. L’adolescente a besoin de plusieurs opérations et de longs soins. Elle est prise en charge par un programme conjoint du Fonds Ghassan Abu Sittah pour les enfants blessés de Gaza et du Liban et de l’Unicef.