Elles célèbrent, chacune à sa manière, le centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925, grand salon parisien qui avait, après la Grande Guerre, propulsé le style Art déco – mélange de lignes géométriques, de matériaux nobles et d’innovations – sur le devant de la scène mondiale. Pleins feux sur trois expositions qui permettent de « vivre » un pan des Années folles, dans la capitale.
Sur le site du Mobilier national, à Paris, dix décorateurs – neuf Français, un Brésilien – ont eu carte blanche pour imaginer l’« Ambassade de demain » dans l’esprit du pavillon de l’Ambassadeur, l’un des clous de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. Les propositions de ces « Nouveaux Ensembliers » – aujourd’hui, on dit « architectes d’intérieur » – sont aussi éclectiques que celles de leurs prédécesseurs, chacun ayant mis en avant sa vision de la modernité et ses artistes et artisans préférés.
Dès l’entrée dans la galerie des Gobelins, le public est doublement transporté par l’ambassade nomade du studio parisien Emilieu (fondé par Paul Emilieu) : avec ses murs de toiles, ses faux marbres et son mobilier transportable, issu du réemploi, sublimé de drapés, on imagine un campement de Lawrence d’Arabie version troisième millénaire. Le bar boudoir avec son lustre rendant hommage à Eileen Gray semble hanté d’élégantes aux longs fume-cigare ; né de l’imagination de Sophie Dries, il convoque des créations de Baccarat, Duvelleroy et MycoWorks.