A l’heure actuelle, au moins 55 conflits armés font rage sur notre planète. Des conflits auxquels les responsables politiques ne parviennent pas à mettre fin. Les guerres locales ne sont plus locales. Et pour la première fois depuis des décennies, une guerre sanglante – entre la Russie et l’Ukraine – déchire le continent européen.
Les conséquences de ce conflit prolongé, qui est entré dans sa troisième année, ont des répercussions dans toute une série de pays : il entraîne une aggravation de la famine en Afrique, une crise migratoire en Europe et le rejet, à chaque bombardement, de substances toxiques dans l’eau, les aliments et le lait qui seront utilisés par les populations des six continents. D’ici la fin de l’année, en outre, pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale, le nombre de personnes tuées ou blessées en Europe centrale dépassera un million.
Au cours de ce conflit, les budgets alloués à la défense aux quatre coins du monde ont vertigineusement augmenté, au point qu’ils permettraient de ralentir le dérèglement climatique mondial. Or pendant que nous nous entretuons, nous détruisons aussi notre planète. Les dépenses d’armement suffiraient également à éradiquer la faim dans le monde pendant les quatre-vingts années à venir. Imaginez un instant : personne ne souffrirait plus de la faim, personne ne mourrait plus d’inanition, aucun enfant ne serait plus sous-alimenté. Or, au lieu d’œuvrer pour la vie, nous gaspillons nos ressources à semer la mort.
Qui sont, aujourd’hui, les victimes de la guerre ? Ce sont pour la plupart des personnes âgées de 30 à 40 ans. Chacune a donc perdu environ quarante années par rapport à son espérance de vie. Ainsi, lorsque 100 000 personnes sont tuées, cela représente une perte de 4 millions d’années de vie – avec des découvertes qui ne sont pas faites, des enfants qui ne naissent pas, des orphelins qui souffrent.
Nous ne sommes pas les représentants d’Etats. Mais si les efforts des Etats pour rétablir la paix sont insuffisants, nous devons agir. Et nous vous implorons, vous aussi, de le faire ! Nous vous demandons d’appeler à un cessez-le-feu et aux actions nécessaires pour y parvenir. Il faut cesser le feu. Mettre un terme à la perte de vies humaines. Empêcher une catastrophe nucléaire.
Nous demandons à Sa Sainteté le pape François, à Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée 1er, à Sa Sainteté le XIVe Dalaï-Lama, ainsi qu’aux représentants de l’islam et du judaïsme de lancer, pendant les Jeux olympiques de Paris, un appel à la paix à tous les citoyens et gouvernements du monde. Et nous formons le vœu que les milliards de personnes qui regarderont les Jeux se joindront à cet appel.