Après la sidération de la dissolution et le verdict des urnes, place aux incertitudes et aux questionnements. A moins de deux semaines des Jeux olympiques, qui, du côté du gouvernement français, sera sur la photo de la cérémonie d’ouverture ? Amélie Oudéa-Castéra ? La ministre des sports et des Jeux, qui ne s’est pas ménagée depuis deux ans pour incarner le projet olympique, pourrait être éconduite à l’heure de retirer son carton d’invitation, le 26 juillet. Gérald Darmanin ? Le ministre de l’intérieur n’a pas fait mystère de sa volonté de quitter Beauvau en cas de défaite du camp présidentiel le 7 juillet. Sans préciser quand il rendrait ses clés.
Difficile par ailleurs de distinguer quoi que ce soit dans ce moment de « clarification » que souhaitait Emmanuel Macron. Les difficultés pour constituer un gouvernement de coalition profitent aux ministres en place, prolongés de facto dans leurs fonctions par le refus du président d’accepter, au nom de « la stabilité du pays », la démission du premier ministre, Gabriel Attal.
Dans ce temps suspendu, Mme Oudéa-Castéra et M. Darmanin sont priés par l’Elysée de poursuivre leurs missions, parmi lesquelles la bonne organisation des Jeux olympiques et paralympiques figure au-dessus de la pile. La ministre se dit tout entière à sa tâche. « Chaque jour, je suis là pour livrer ce qu’il est de mon devoir de livrer », a confié l’ancienne joueuse de tennis mercredi sur Eurosport. Ça lui évite « les gamberges », a-t-elle ajouté.
Plus le temps passe et plus la perspective de voir « AOC » en tribune officielle le 26 juillet prend corps, car le dépôt probable d’une motion de censure dès la première session des députés, le 18 juillet, ne signifierait pas pour autant la fin de l’aventure de la ministre avenue de France. Elle pourrait être reconduite, dans le cadre d’un gouvernement démissionnaire, pour assurer la gestion des affaires courantes. Voire maintenue à son poste par un nouveau premier ministre, au titre de son expertise sur le dossier olympique. Cela rassurerait le président que Mme Oudéa-Castéra et M. Darmanin soient aux commandes pour les JO, fait savoir l’entourage de la ministre.
Gérard Larcher et Anne Hidalgo se sont, eux, déjà dits favorables au maintien du gouvernement pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Le temps « d’enjamber l’été où nous accueillons le monde », a plaidé mardi le président (Les Républicains) du Sénat auprès du chef de l’Etat. La maire (Parti socialiste) de Paris a, elle, été jusqu’à défendre le « très bon boulot sur les Jeux » du ministre de l’intérieur. Hidalgo, avocate de Darmanin ? Voilà un exemple cocasse d’union sacrée – ou de mariage de raison, c’est selon – conclue au nom des Jeux.