Après les vêtements de mode ultraéphémère, la plateforme chinoise Shein s’attaque au marché américain du livre d’occasion. Le groupe basé à Singapour a ouvert sa place de marché à Alibris, un site spécialisé dans la vente d’ouvrages de seconde main, et entend proposer plus de 100 000 références. Selon le communiqué de la marque, Shein proposera « une variété de genres ainsi que des manuels scolaires à prix abordables sur sa plateforme américaine ». Cette nouvelle collaboration « arrive à point nommé pour la période des fêtes » et répond à une demande croissante, « notamment des jeunes de la génération Z » (née entre 1997 et 2010), assure l’entreprise.
Une enquête de Shein menée auprès de 11 000 adultes américains montre un réel regain d’intérêt pour la lecture : un tiers des répondants assurent lire, selon le groupe, « chaque jour ou chaque semaine », notamment de la romance, le genre le plus populaire, suivi par la fantasy et le polar.
Selon le magazine américain Publishers Weekly, Alibris, pionnier toujours indépendant de la vente de livres d’occasion en ligne créé par le libraire Richard Weatherford, est resté relativement discret ces dix dernières années, tandis que les grandes librairies spécialisées ont pris le devant de la scène. En coulisses, Alibris – qui vend des livres papier et des livres électroniques mais aussi de la musique et des DVD, tout à la fois neufs ou d’occasion – a noué des partenariats avec d’autres distributeurs, comme Barnes & Noble ou Waterstones. Sur son site, Alibris revendique un gigantesque catalogue de 200 millions de titres neufs ou d’occasion.
En France, Shein fait l’objet de critiques particulièrement vives en raison de ses pratiques douteuses. La plateforme a notamment vendu des produits illicites, par exemple des objets à caractère pédopornographique. Son offre commerciale a été passée à la loupe de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), le 7 novembre, et elle reste sous la surveillance rapprochée des services de l’Etat.