Eric Coquerel avait vu juste. « C’est un budget Frankenstein, à la fin personne ne se reconnaîtra dedans », avait prédit en octobre le député (La France insoumise, LFI) de Seine-Saint-Denis et président de la commission des finances. A l’issue d’un mois d’examen en commission puis en séance, l’Assemblée nationale a rejeté, samedi 22 novembre, la première partie du budget de la France pour 2026, celle portant sur les recettes. Au fil des semaines, le texte avait été tant remanié qu’il ne satisfaisait plus aucun de ses auteurs. Qu’il s’agisse du gouvernement ou des divers opposants ayant réussi à faire passer des amendements, personne ne veut être le père de Frankenstein…
Que contient ce budget hétéroclite et mort-né, mais dont certaines mesures se retrouveront peut-être dans la copie finale ? Son trait saillant est de prévoir un net alourdissement des impôts et taxes, bien supérieur à celui prévu au départ par Sébastien Lecornu. Les prélèvements obligatoires, qui atteignent déjà 43,6 % du produit intérieur brut (PIB), un record en Europe, auraient, en suivant cette version, atteint 44,9 % du PIB en 2026 en prenant en compte tous les amendements votés. Avec deux cibles principales, les grandes entreprises et les très riches.