Josef Aschbacher peut afficher son plus beau sourire. Le directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA) vient d’obtenir la plus large augmentation budgétaire de l’histoire récente de cette agence. Au terme de deux jours de négociations avec les représentants de ses 23 pays membres (et des quatre pays associés), l’ESA a obtenu un budget de 22,07 milliards d’euros pour la période 2026-2028. Une hausse inédite de 30 % (17 % en prenant en compte l’inflation) qui doit permettre aux Européens de s’autonomiser face à la multiplication des menaces et tensions internationales, l’espace étant considéré comme un domaine stratégique.
Dans le détail, les 5,15 milliards d’euros supplémentaires obtenus cette année ne profitent pas de manière égale à tous les programmes de l’agence. Le gagnant est le transport spatial, qui voit son budget bondir de 57 % et qui devient le premier poste de dépense de l’ESA. La rupture de la coopération avec Roscosmos, l’agence spatiale russe, après l’invasion de l’Ukraine en février 2022, et les quatre ans de retard pris par le programme Ariane 6 ont fragilisé l’accès des Européens à l’orbite basse et les ont rendus partiellement dépendant des Américains, et notamment de SpaceX.