Les villages de schiste, pépites minérales du Portugal

Maria Carminda n’a jamais quitté Gondramaz, son village perché dans les montagnes de la serra da Lousã, au centre du Portugal, à une demi-heure de route de Coimbra. Elle vient de fêter ses 80 ans. Vêtue d’une blouse bleue, de grosses chaussettes en laine et d’un fichu noué sur ses cheveux blancs, elle est venue donner un coup de main en cuisine au vieil ami qui tient le restaurant Beco do Tintol. Une institution où l’on peut se régaler d’un chanfana, le plat traditionnel, préparé avec de la viande de chèvre macérée dans du vin rouge. « Dans les années 1950, les gens sont partis travailler au Brésil et à Lisbonne. J’ai eu des amoureux, mais ils voulaient tous que je les suive, j’ai préféré rester ici », confie celle qui ne s’est jamais mariée et qui a vu son village se dépeupler au fil du temps.

La doyenne des lieux vit de son jardin et de ses chèvres. Comme à l’époque où le maïs poussait encore sur ces terres partagées, où le schiste était la matière première des constructions, où les chèvres étaient troquées contre de l’huile d’olive et du vin avec les gens de la plaine, et les forêts encore peuplées de chênes et de châtaigniers. Avant que le plan de reforestation mis en place, dans les années 1940, par le régime dictatorial d’António de Oliveira Salazar (1889 ne confisque les terres communales pour y planter des pins maritimes et des eucalyptus. Avant que Gondramaz et les villages voisins ne soient frappés par l’exode rural et ne sombrent dans l’oubli.

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